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Par étoles de soi le 21 Janvier 2024 à 15:24
Des arabesques boréales volent
Dans les flots ombrés de ma mémoireJeune sentinelle au parvis des labours
Je n’ai sans doute pas dix ans
Je fixe l’horizonLe monde n’existe pas
Au-delà des lignes abstruses
De tout ce qui émaille l’espritMême les yeux du ciel
La nuit
Ne portent pas d’échoQue vais-je devenir
Enfant de la plèbe
Sans une once de natureLa banalité des jours
Épuise l’attente enfouie elle aussi
Dans la pâleur inerte des grâces bucoliquesAutour de moi palpite
La fresque errante des plaines brunes
Ourlée d’indolence d’innocence et de peuLes arbres eux-mêmes sont indécis
Assoupis
Sous le murmure nu des restes de parureBientôt
L’étain du ciel froissera son austère livrée
Des griffures bleuies jailliront des écluses
Et le frimas des ombres au diapason d’encre
Voilera l’horizon d’écumes cendréesParfois
Le solfège des frondaisons
Sous la ronde du vent
Dilate la nuit mosaïqueQuelque chose se meut
Un reflet
Une aubeUn destin
Enfle le cœur de la canopée rouille de brumaire
Fixe sous les arcades de l’errance
La prière de l’humbleAttend
Et sombre en grège filandreuse
Dans le cœur bouleversé
Du sceau des souvenirs
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Par étoles de soi le 21 Janvier 2024 à 15:37
Maraudeur de l’espoir
Le matin erre entre les voiles de brume
Où discourent les heures bleues
Dans ce qui n’est pas encore tout à fait une aube biseDes spectres fatigués s’ébrouent sous la masure gémissante
Du reste de la nuit
L’encrier suspendu verse ses dernières fugues
Sur les frises figées de la terre roideBientôt le noir lacté étire sa fraîcheur
Sous l’allure ondoyante des pas de l’aurore
Le cuivre se répand caresse et tisonne
Et du ciel octobral jaillit le chant du jour
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Par étoles de soi le 21 Janvier 2024 à 15:40
La torpeur de l’hiver règne sur la lande
Vibre d’éclat dans le maintien mouvant
Des échos que des comptines bleues happentEt pépient de trouées blanches
Comme une soie de drège
Où s’adosse le tempsDes formes onduleuses de fredons hypnotisent
Le jour fardé dans sa transe impassibleLe soleil morgue la terre
De sa noblesse haute qui converse
Et danse
En vainLe ciel se répand dans le chatoiement des brumes
Quelques secondes perlent des ramures endormies
Mais rien rien ne bouleverse encoreLes grâces du sensible
Que des harpes secrètes entonnent ineffables
Sous le sari lacté des sylves étenduesLes chants de neige s’écoutent en silence
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Par étoles de soi le 21 Janvier 2024 à 15:42
Des larmes crissent sur les visages en souffrance
Ceux des Veilleurs pailletés de givre cristallin
Mémoires des voiles d’amnésie
Que les hommes répandent sur les tourbeuses sentes
Au pied de leurs regretsVous dont les frimas martèlent les arches de vigie
Sur le fronton fougueux des rousses farandoles
Feulent toujours vaillants
Vos rameaux désarmés
Du leste froissé des robes chaudes
Où se glissaient naguère les brises facétieuses
Jaillies des combes pleines aux velours d’émeraudeBientôt
L’hermine de l’hiver
Aux cadences drues qui scintillent d’éclat
Versera ses fleurons de lumière cristalline
Sur les croquis muets de pâles frénésies
Que vos ombres figurent déjà
Dans le feulement sourd de vos râles évanouisAlors
Suinteront de vos rêves
Des brumes bleues aux orbes d’écumeLes arbres aux cils de glace
Souvent
Pleurent seuls sans la nuitLes générations passent et les arbres demeurent (Thomas Browne)
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Par étoles de soi le 21 Janvier 2024 à 16:04
Comme des grâces de charité
Parfois
Les bois se lamentent de torpeurDans le souffle plaintif de leurs rouges ramures
Ils traînent aux pieds leur sourde fixitéLe bruissement du monde pavoise de leur cime
Où germine le chœur de quelque mélodieLes marteaux du ciel frappent encore
Au loin des parfums cendreux éperonnent le jour
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Par étoles de soi le 21 Janvier 2024 à 16:19
L’élégance des arbres
Drapés dans leur hagiographie de bure
Prophétise ses fièvres
Sous l’ardoise pailletée de cristalJ’écoute les homélies du soir
Serties de quelque bise folle
Sous le vitrail rouge
Des cathédrales d’incendieLa voix blanche du reste des feuillus
Saturés de lune
Sinue sous l’onction céleste
Et résonne le chant de la nuitSur le glacis bleuté du sol endolori
Hoquète le sillage brumeux
D’un souffle tu
Saisi par le poids de l’hiverEnfant déjà
Je perdais les heures
Dans ces labyrinthes
Aux tumescences bellesJ’écoutais
Les orgues du soir
Battre leurs ailes de nacre
Sur les cimes infiniesJe colligeais les sons
Dans ma musette fauve
Sans savoir qu’un jour
Ils porteraient ma voix
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Par étoles de soi le 21 Janvier 2024 à 16:36
La lisière de la nuit
Ourle sa moiteur de brume
Comme des guipures subtiles
Où crépitent les chansons assoupies
D’étranges reliefs qui dansent
Dans le retrait des solitudesC’est l’heure où feulent impavides
Les nonchalances moirées
Des essences de cuivre
Que tamisent encore un peu
Une pâle lueur venue d’au-delàLe hiatus obstrué d’une demi-lune triste
S’éveille
Les herbages célestes roulent
Dans le raffinement du modelé soyeux
Du cortège des ombresLa nuit étire sa splendeur
Incurve
Les heures blêmes du jour
Dans sa danse spectrale
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